En bref :
- Chiroptères forestiers jouent un rôle clé dans la conservation des espèces et l’équilibre de la biodiversité forestière.
- Ces mammifères volants privilégient les habitats forestiers âgés et mixtes, offrant des gîtes adaptés pour leur nidification et hivernage.
- Leur alimentation insectivore régule efficacement les populations d’insectes nuisibles à la forêt.
- La diversité des espèces et leurs techniques de chasse illustrent une complémentarité bénéfique pour l’écologie forestière.
- Les menaces pesant sur leurs habitats rendent nécessaire une gestion forestière respectueuse et des pratiques de conservation adaptées.
Chauves-souris forestières : acteurs essentiels de l’écologie forestière
Les chiroptères qui peuplent les forêts européennes sont des alliés indispensables pour le maintien de l’équilibre écologique. Leur présence dépend principalement de l’habitat forestier, notamment les forêts âgées mixtes à sous-bois denses. Ces mammifères volants exercent un contrôle naturel sur les populations d’insectes nocturnes, participant ainsi à la régulation biologique des peuplements forestiers.
Par exemple, la Barbastelle d’Europe se concentre sur les lisières forestières et les zones de bocage riches en haies hautes. Elle forme de petites colonies mobiles qui changent fréquemment de gîte, souvent dans des cavités d’arbres ou sous des écorces, phénomène qui souligne l’importance d’une diversité structurale dans les forêts. Cette espèce illustre à elle seule le lien étroit entre la qualité de l’habitat et la conservation des espèces.

Habitat et alimentation : une diversité adaptée aux forêts
Les chauves-souris forestières se distinguent par leurs habitats de chasse variés, allant des canopées aux sous-bois en passant par les zones humides. Le Murin de Bechstein privilégie les forêts feuillues âgées à sous-bois dense avec mares et ruisseaux, où il capture ses proies à même la végétation ou au sol. De son côté, le Murin de Daubenton chasse au ras de l’eau sur des étendues calmes. La Noctule commune opère en altitude, au-dessus des hêtraies ou des grands plans d’eau.
Cette spécialisation alimentaire sur les insectes, en particulier les mouches, papillons nocturnes et coléoptères, illustre leur rôle crucial dans la prévention des invasions d’insectes nuisibles. Le régime alimentaire varié est un facteur clé dans la richesse de la biodiversité forestière.
Tableau des principales espèces forestières de chiroptères et leurs caractéristiques
| Espèce | Poids (g) | Envergure (mm) | Habitat privilégié | Gîte de reproduction | Hivernage |
|---|---|---|---|---|---|
| Barbastelle d’Europe | 6-14 | 240-290 | Forêts mixtes âgées, lisières, bocage | Colonies mobiles dans cavités d’arbres, bâtiments | Fissures arbres, grottes, mines |
| Murin de Bechstein | 7-12 | 250-300 | Forêts feuillues anciennes, mares | Colonies dans cavités arboricoles (loges de pics) | Grottes, fissures des parois, arbres |
| Noctule commune | 17-45 | 320-450 | Forêts de feuillus, haute altitude forestière | Loges de pics, cavités d’arbres, bâtiments | Grottes, mines, cavités urbaines |
| Murin de Daubenton | 6-12 | 240-275 | Zones humides calmes, ripisylves | Loges de pics, ponts | Grottes, carrières, fissures |
| Pipistrelle commune | 3-8 | 180-240 | Milieux variés, urbain et naturel | Fissures d’arbres, bâtiments | Bâtiments frais, anciennes carrières |
Gestion forestière et conservation des chiroptères
Maintenir la diversité et la disponibilité des gîtes dans les habitats forestiers est fondamental pour assurer la nidification et la survie des populations de chauves-souris. La gestion durable des forêts doit intégrer la protection des arbres âgés et des cavités. Par exemple, les pratiques de gestion forestière peuvent favoriser la conservation des espèces menacées.
Il est crucial d’adopter des actions spécifiques, telles que la préservation des ripisylves et des vergers anciens associés aux forêts, qui contribuent à enrichir la ressource trophique des chiroptères. Ces milieux offrent des zones de chasse indispensables aux mammifères volants, renforçant ainsi leur rôle clé dans la lutte contre les populations d’insectes nuisibles.
La mobilité des colonies et la complexité des gîtes chez les chauves-souris forestières
Les chiroptères forestiers affichent souvent une mobilité importante de leurs gîtes, particulièrement visible chez la Barbastelle d’Europe qui utilise jusqu’à une trentaine d’arbres différents par saison. Cette dynamique améliore leur résilience face aux variations de l’environnement, avec une répartition des colonies sur un territoire étendu, optimisant les ressources alimentaires et les conditions de repos.
Les gîtes se situent principalement dans les cavités naturelles, comme les anciennes loges de pics, les fissures des vieux arbres ou encore sous les écorces décollées. Par ailleurs, de nombreuses espèces s’adaptent à la présence humaine, exploitant des bâtiments, combles, ou greniers comme refuges temporaires ou hivernaux.
Liste des facteurs favorisant la conservation des chiroptères forestiers
- Protection des arbres âgés et cavités pour gîtes
- Préservation des zones humides et ripisylves
- Gestion durable et variée des milieux boisés et bocages
- Lutte contre les pesticides affectant les insectes butins
- Mise en place de corridors forestiers favorisant la mobilité des colonies
Qu’est-ce qui rend l’habitat forestier essentiel pour les chauves-souris ?
L’habitat forestier offre une diversité de gîtes, d’endroits de nidification et une abondance d’insectes pour l’alimentation, indispensable à la survie des chiroptères.
Comment les chauves-souris contribuent-elles à l’écologie forestière ?
Par leur régime insectivore, elles régulent les populations d’insectes, limitant les dégâts sur les arbres et soutenant la biodiversité en équilibre.
Quels sont les principaux types de gîtes utilisés par les chauves-souris forestières ?
Elles utilisent des cavités d’arbres, fissures, écorces décollées, ainsi que des bâtiments abandonnés ou des cavités souterraines pour l’hibernation.
Pourquoi la mobilité des colonies est-elle importante ?
Elle permet de réduire les risques liés à la perturbation ou à la perte d’un gîte, augmentant ainsi leurs chances de survie.
Comment la gestion forestière peut-elle aider la conservation des chauves-souris ?
En protégeant les vieux arbres, en limitant l’usage de pesticides et en maintenant la continuité des habitats, la gestion forestière favorise des conditions favorables aux chiroptères.
